Au mauvais endroit, à la mauvaise heure ?

Salle 1 du tribunal correctionnel de Thionville, hier après-midi. Entravé, un Thionvillois d’une quarantaine d’année s’avance à la barre. Au terme de 48 heures de garde à vue, le quadra doit répondre de violence envers son ex-compagne. Une nouvelle fois.

En octobre dernier, le père de famille était en effet déjà passé par là, et ressorti de ce même palais de justice avec une peine de quelques mois de prison ferme, pour avoir menacé de mort sa copine avec un couteau, en mimant un signe d’égorgement. Direction Metz-Queuleu, où le prévenu entame, d’après son avocate, un sérieux travail sur lui-même, en particulier sa bataille contre l’alcool.

Hier, libre depuis janvier, l’intérimaire au Luxembourg doit s’expliquer à propos de cette journée du dimanche 10 juin, au cours de laquelle la victime assure avoir reconnu la voiture de son ex sur l’A31.

Deux versions s’opposent. L’avocate de la demoiselle maintient que sa cliente a été suivie par son ancien petit ami jusqu’à la sortie de Terville, lequel l’aurait menacée à nouveau d’un signe d’égorgement. De son côté, le conseil du Thionvillois convient que cette rencontre sur l’A31 était « totalement fortuite », que la victime est depuis quelques mois « en stress permanent ». La défense estime qu’il s’agit « d’une interprétation disproportionnée » de la situation.

Parole contre parole

Me Anandappane réclame la pure et simple relaxe de son client, qui était là « au mauvais endroit, à la mauvaise heure ». Pour elle, « les faits ne sont pas établis ».

En face, la plaidoirie de Me Biot-Stuart consiste à se focaliser sur « la peur » perpétuelle de la jeune entrepreneuse, sur le caractère répété des menaces de mort.

« Un acharnement » même, aux dires du ministère public, qui soulève que dans la procédure précédente, le prévenu n’avait jamais reconnu le signe d’égorgement.

Les six mois de prison assortis d’un mandat de dépôt réclamés par la procureure, ainsi que les 2 000 Euros de dommages et intérêts demandés par la victime, ne seront pas retenus.

Le tribunal prononce la relaxe.

Le parquet, chargé de conduire l’action pénale au nom des intérêts de la société, peut faire appel de cette décision.